Les pesticides sont-ils vraiment toxiques pour l’Homme ?

Vous avez toutes déjà entendu parler de ces fameux produits chimiques utilisés pour rendre nos fruits et légumes si beaux, si exempts de défaut, et si brillants, n’est-ce pas ? Je parle bien-sûr des pesticides !

Pas de doute, d’après un sondage du WWF vous êtes plus de 90% à vous inquiéter de leurs conséquences sur notre organisme. Alors, est-il vraiment justifié de s’en soucier ou faut-il faire confiance à ceux qui les autorisent ?

Les pesticides, qu’est-ce-que c’est vraiment ?

Les pesticides correspondent à un ensemble de produits chimiques : insecticides, fongicides, raticides, herbicides…tous utilisés par les agriculteurs dans l’objectif de lutter contre les animaux ou les plantes nuisibles aux plantations. Bien que leur fonction première soit de nous permettre de cultiver à grande échelle, leur utilisation récurrente a aujourd’hui envahit nos terres, nos pelouses, notre eau potable, nos fruits, nos légumes, nos animaux d’élevage… Autrement dit, ils sont partout !

Ce qui n’avait probablement pas été anticipé au départ, c’est leur potentiel effet toxique sur notre organisme, et sur celui de notre descendance. Des limites maximales de résidus sont alors imposées pour chaque produit cultivé sous pesticides, de telle sorte à s’assurer qu’ils n’auront pas d’effets indésirables sur la santé. Mais comment être sûrs que tous les produits sont contrôlés ? De quels effets indésirables parle-t-on réellement ?

Ont-ils de réels effets néfastes sur notre santé ?

La réponse n’est pas encore très claire… En effet, nous en savons encore peu sur les effets à long terme de la consommation quotidienne de pesticides par l’alimentation et par l’eau.

Difficile donc de se positionner clairement, mais les études scientifiques restent plutôt dans la tendance alarmiste, et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le déclare elle-même, suscitant d’autant plus notre inquiétude ! Les pesticides pourraient être impliqués dans des allergies, des problèmes de fécondité, des perturbations hormonales, des effets neurotoxiques, des malformations embryonnaires, des cancers… Autant de conséquences à faire froid dans le dos et à nous couper l’envie d’aller manger une pomme tombée de l’arbre…

Bon…pas de panique pour autant ! Les professions les plus à risque seraient les agriculteurs, les horticulteurs, et tous les ouvriers qui travaillent au contact des pesticides, et c’est d’ailleurs la différence de mortalité entre ces travailleurs et les autres professions qui a poussé les scientifiques à soupçonner l’implication des pesticides dans l’apparition de certains cancers.

De notre côté, en tant que simples consommateurs, les quantités de résidus de pesticides que nous absorbons quotidiennement sont encore loin d’atteindre les seuils toxiques, même si comme nous l’avons dit, il n’est pas à exclure des effets cumulatifs sur le long terme

Un nouveau scandale d’antifongiques

Et ça ne s’arrête pas ! Malgré les communications alarmantes de la communauté scientifique, une classe de pesticides, les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI) fait aujourd’hui parler d’elle. Il s’agit de fongicides permettant de détruire les champignons et les moisissures qui envahissent nos végétaux.

Comment ça marche ? Il faut déjà savoir que les cellules de tous les êtres vivants respirent, grâce aux mitochondries, de petites usines à énergie qui transforment l’énergie contenue dans nos aliments en énergie pour nos cellules. Dans tout ce système, interviennent un ensemble de protéines, et notamment la succinate déshydrogénase. Le rôle de l’antifongique incriminé est donc de bloquer cette succinate déshydrogénase, afin de bloquer la respiration cellulaire des champignons et moisissures  et donc de les tuer. Le problème, qui nous concerne juste un petit peu est que ce pesticide agit aussi sur nos cellules ! Sa présence dans notre corps serait donc susceptible de perturber la respiration de nos cellules et donc d’entraîner tumeurs, cancers…

Un collectif scientifique s’est penché sur la question et appelle aujourd’hui à suspendre l’utilisation des SDHI tant qu’une véritable estimation des dangers et des risques pour la santé n’aura pas été réalisée. Une nouvelle affaire à suivre de près…

En conclusion, que devons-nous faire ?

Alors oui, c’est sûr, nous n’allons pas révolutionner le monde de l’agriculture industrielle… mais des petits gestes du quotidien peuvent déjà nous aider à limiter notre consommation de pesticides.

Une des premières choses à faire est évidemment de laver vos fruits et légumes. Pas besoin de les laisser tremper pendant des heures, au risque de perdre en vitamines, mais un petit passage sous l’eau, ou dans le vinaigre, ça ne fait pas de mal !

Seconde étape : on épluche un coup sur deux ! Il ne faut pas oublier que les vitamines et les minéraux se trouvent essentiellement dans la peau et dans les quelques millimètres qui se trouvent juste en-dessous, donc on épluche sa courgette un coup sur deux pour limiter la consommation de pesticides présents principalement dans la peau, tout en conservant un maximum de micronutriments.

Enfin, le dernier de nos conseils, est de se tourner au maximum vers une agriculture raisonnée ou 100% bio ! Avec les beaux jours, prenez un peu de temps le week-end pour aller à la cueillette, ou à la ferme du coin, et allez récupérer vos petits fruits et légumes, tout biscornus certes, mais sûrement bien meilleurs pour votre santé !

Constance, Nutritionniste chez Maïa Baudelaire


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