Comment réduire le gaspillage alimentaire à la maison ?



Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler d’un problème éthique, économique et environnemental …. Le gaspillage alimentaire.

Le gaspillage alimentaire, qu’est-ce que c’est ?

La définition utilisée en France est la suivante :

« Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jeté ou dégradée ». En d’autres termes le gaspillage alimentaire est considéré comme évitable, à l’opposé des déchets alimentaires qui englobent le gaspillage alimentaire (par définition évitable) et les déchets considérés comme inévitables tels que les coquilles d’œufs ou les peaux de bananes.

En chiffre :

En France le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonnes par an, c’est énorme !  Et parmi les acteurs de ce gaspillage massif on retrouve :

  • La grande distribution pour 750 000 tonnes en moyenne
  • Les cantines collectives (écoles, hôpitaux, maisons de retraite…) et restaurants pour plus d’un million de tonnes
  • Et puis il y à nous, à la maison pour environ 2 millions de tonnes chaque année. Pour que vous vous rendiez compte de ce que cela représente, c’est entre 20 et 30 kilos de nourriture qui passe à la poubelle par personne chaque année. Si vous voulez vous en rendre compte physiquement essayez de soulever ce poids en développé couché c’est pas mal pour se faire une idée.

Où se produit ce gaspillage ?

C’est simple : partout. De la production à la consommation, chaque étape de la chaine entraine du gaspillage d’aliments propres à la consommation.

Prenons un exemple concret : la production de sachets de carottes surgelées :

  • Etape 1 : La production des matières premières. Tout commence dans un champ. Après avoir fait pousser les carottes, l’agriculteur passe à l’étape de la récolte. Et malheureusement, malgré les avancées techniques apparues ces dernières années, certaines carottes ne sont pas ramassées et vont rester dans la terre. Ces carottes étaient pourtant destinées à la consommation humaine et vont être perdues. Par définition il s’agit de gaspillage alimentaire.
  • Etape 2 : Le tri. L’ensemble des carottes récoltées va passer cette étape de calibrage. Elles vont être triées selon leur forme et leur taille. Ainsi, certaines carottes sont jetées parce qu’elles ne correspondent pas aux critères idéaux pour la vente. Nouvelle source de gaspillage.
  • Etape 3 : La transformation. Pour ce produit, les carottes passent par la découpe en tranches de même taille et de même épaisseur. Pour arriver à un résultat harmonieux, on considère qu’environ 10% du corps de chaque carotte est perdu pour ce nouveau calibrage. Iront aussi à la poubelle les carottes qui ont été abîmées entre la récolte et le tri. Vous me voyez venir, une nouvelle source de gaspillage à cette étape.
  • Etape 4 : Après avoir subi un processus de surgélation les sachets sont transportés dans des camions réfrigérés vers les magasins de grandes distribution ou ils pourront être vendus. Pendant le transport certains sachets vont s’abimer, voir même s’ouvrir et seront jetés à la livraison. Pire encore, certains problèmes techniques entrainent une rupture de la chaine du froid rendant les produits impropres à la consommation. Et là, c’est tout le camion qui passe à la benne.
  • Etape 5 : Distribution en rayons. Nos sachets de carottes sont enfin en rayons, prêts à être vendus. Mais ici aussi on retrouve de nombreuses possibilités menant au gaspillage. Une mauvaise gestion des stocks par exemple ou une inadéquation entre l’offre et la demande. Dans les deux cas, il y a trop de produits et ils ne pourront pas être tous vendus avant que les dates limites de consommation ne soient dépassées. Ces sachets finiront donc à la poubelle. Certains sachets peuvent aussi être abimés à force d’être manipulés par les clients ou même laissés à l’abandon dans un autre rayon. Ces sachets aussi finiront à la poubelle. Et puis parfois, les responsables de rayons ont simplement besoin de plus de place pour des produits en promotion, ou des produits qui rapporteront plus d’argent. Faute de place, certains sachets de carottes finiront à la poubelle. Elle commence à se remplir cette poubelle dit donc.
  • Etape 6 : La consommation. Nos carottes ont passé la ligne d’arrivée, elles sont enfin arrivées jusqu’au consommateur. Mais malheureusement, on l’a dit plus haut, cette étape est également une source énorme de gaspillage alimentaire, que cela soit au restaurant quand on ne termine pas nos assiettes ou alors à la maison quand on oublie des produits dans le frigidaire et que la date limite de consommation finit par être dépassée.

 

Que gaspille-t-on le plus ?

En tête de liste on retrouve les légumes et les fruits. Ce sont en effet des aliments périssables relativement rapidement. Une mauvaise gestion de ses courses et/ou un mauvais rangement du frigo entraine très souvent des pertes.

On retrouve aussi le pain : je pense que cela vous est déjà arrivé de retrouver votre demi baguette toute dure le lendemain matin et de ne pas pouvoir la manger.

Ensuite on a les restes de repas qui passent à la poubelle plutôt que d’être conservés et les produits entamés qu’on laisse s’abimer dans le frigo avant de le jeter.

Quelles conséquences ?

  • Environnementales :

D’importantes ressources sont utilisées en vain pour produire des aliments qui ne seront jamais mangés. Des centaines de km3 d’eau servent à produire de la nourriture qui terminera à la poubelle. C’est énorme !

Cela représente aussi un gaspillage énergétique considérable. Faire fonctionner le matériel agricole, les usines de fabrication, les transports, les usines de gestion des déchets. Bref, toute une chaine parallèle qui consiste à produire pour gérer le gaspillage alimentaire, on marche sur la tête.

On passe aussi à tout le côté pollution qui provient de la production de ses aliments qui n’auront pour finalité que de nourrir nos poubelles. On parle des engrais et des pesticides par exemple. Et évidemment du gaz à effet de serre, puisque si le gaspillage alimentaire était un pays il serait sur la 3ème marche du podium des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre derrière les US et la Chine. Impressionnant n’est-ce pas ?

  • Ethiques et sociales :

Voici tout le paradoxe du gaspillage alimentaire. C’est un fait, la sécurité alimentaire n’est pas assurée pour tous dans le monde. Pourtant, nous produisons suffisamment de nourriture pour subvenir aux besoins nutritionnels de tous. C’est une hérésie ! Surtout que cette difficulté d’accès à l’alimentation ne touche pas que les pays en développement. Pas besoin d’aller si loin pour jouer l’autruche puisque des millions de français bénéficient de l’aide du fond européen d’aide aux plus démunis distribuant des repas. En clair quand certains gaspillent des tonnes d’aliments consommables, d’autres meurent de faim… Je pense que je peux terminer ce point sur cette phrase qui en dit long.

  • Economiques :

Rien de plus simple pour celle-ci, jeter des aliments revient à jeter de l’argent dans les poubelles. Et puis c’est votre argent qui est utilisé, soyez-en sûrs. La répercussion des coûts du gaspillage alimentaire est reportée sur les coûts proposés aux consommateurs sur le produit final. Vous payez aussi des taxes pour la gestion des déchets par exemple. Selon l’ADEME, le gaspillage alimentaire = 240 euros par an et par personne.

 

Qui fait quoi ?

Heureusement, certains industriels travaillent sur des solutions permettant de réduire ce phénomène de gaspillage massif.

Des enseignes essayent par exemple d’alléger les critères de calibrage des fruits et légumes pour changer les habitudes de consommation. On a tous vu cette fameuse campagne des fruits et légumes moches qui mettait en avant des fruits et légumes tout biscornus tels qu’on peut en trouver au moment de la récolte. Cette campagne visait à sensibiliser le grand public pour que ces fruits et légumes ne soient plus diabolisés et ainsi éviter de les jeter au moment du tri.

D’autres supermarchés proposent des tarifs réduits sur les produits dont la date limite de consommation approche à grand pas.

D’autres encore font des partenariats avec des associations afin de distribuer les invendus aux personnes dans le besoin.

Vous l’aurez compris, beaucoup d’initiatives voient le jour pour lutter contre le gaspillage alimentaire et ça fait plaisir mais vous aussi chez vous vous avez des choses à faire.

 

Et moi dans tout ça ? 

Comprendre les dates de péremption responsables de 20% du gaspillage :

Vous les voyez sur tous vos emballages, ces petites dates qui vous disent jusqu’à quand vous pouvez manger ceci ou cela. Il y en a deux sortes :

  • Les DLC : A consommer jusqu’au / à consommer avant le

On les retrouve sur les produits généralement les plus fragiles et dont la date de péremption est à respecter. Cela indique qu’après cette date, des risques pour votre santé peuvent apparaitre.

  • Les DDM : A consommer de préférence avant le / Date de durabilité minimale

Ici, la date indique seulement qu’après cette date les produits peuvent perdre certaines de leur qualités organoleptiques (gout, croquant etc.) mais aucun risque pour votre santé.

Gardez toujours à l’esprit que vos sens sont là pour vous aider : si en ouvrant votre paquet de gâteaux vous tombez sur des moisissures ne le mangez pas, tout comme un le produit retrouvé dans un emballage gonflé, une boite de conserve déformée, l’absence de « pop » à l’ouverture d’un bocal ou une odeur désagréable.

Pour connaitre la suite de nos astuces, je vous invite à écouter notre podcast sur la chaine La Méthode de Maïa Baudelaire. Vous pouvez aussi lire les articles très complets rédigés sur le sujet :


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(Du lundi au vendredi de 9h à 18h)


Tiffany, Diététicienne-Nutritionniste chez Maïa Baudelaire

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