Les sodas light font ils maigrir ?


Bonjour et bienvenue sur la chaîne de la Méthode de Maïa Baudelaire. Je suis Tiffany Jourdan, diététicienne nutritionniste depuis bientôt 10 ans.  Alors croyez-moi, des modes de régimes farfelues et des idées reçues carrément discriminatoires pour certains pauvres petits aliments sans défense j’en ai vu passer. Dit comme ça on dirait presque que j’ai 80 ans. Enfin bref tout ça pour introduire notre sujet du jour à savoir : Les sodas light et plus précisément les édulcorants artificiels donc de synthèse font ils maigrir ?

Vous vous doutez bien que si la réponse était oui, hop podcast plié je rentre chez moi … Enfin techniquement je suis déjà chez moi mais vous avez compris l’idée, pas de suspense, ce type de produits porte à controverses. On va donc essayer de comprendre pourquoi ensemble.

Dans mon podcast précédent je vous parlais desyaourts 0%et je vous ai promis de vous parler des sodas ligth. Et qui dit sodas light dit utilisation par les industriels d’édulcorants. Les édulcorants ça sert à quoi, en une phrase simple : pas de calorie mais un goût sucré. Je sais que dit comme ça ça fait rêver. Et ça fait rêver beaucoup de monde, surtout les personnes qui veulent perdre du poids.

Pourquoi ?

Parce qu’encore trop de régimes restrictifs sont basés sur l’élimination de certains groupes d’aliments en tout cas certains nutriments comme le tant redouté … sucre. Donc quand on est quelqu’un – comme moi – qui adore le sucré bin quand on nous dit de diminuer la consommation de nos produits préférés on fait un peu la gueule. Alors quand on nous propose des produits avec « le même goût » mais sans les calories qui vont avec on a envie de sauter sur l’occasion. Bin oui parce qu’à la question « si tu avais une lampe magique tu souhaiterais quoi ? » – « pouvoir manger ce que je veux sans grossir revient souvent parmi les 3 vœux les plus cités ». Moi je souhaiterais aussi un poney … Mais bon, ça ça n’a rien à voir. Revenons à nos édulcorants et essayons de comprendre pourquoi ce qui a l’air d’être une solution miracle pour faciliter la perte de poids est peut-être tout le contraire.

Rappelons le avant de commencer une perte de poids comment ça marche ?

Il faut obligatoirement que vos dépenses énergétiques soient plus importantes que vos apports.

L’énergie elle se trouve où ? Dans les aliments sont la forme des calories utilisables par votre organisme.  Il faut donc tout simplement que vous dépensiez plus de calories que vous n’en mangez. Donc soit vous augmentez votre activité physique, soit vous rééquilibrez votre alimentation ou bien vous faites les deux pour une hygiène de vie globale.

Mais quelle est la place des produits light là-dedans me direz vous ? Et bien ils sont vendus comme permettant de réduire votre apport calorique quotidien. En gros si vous remplacez votre soda sucré par du soda light vous enlevez des calories au compteur, si vous mangez du camembert allégé à la place de votre fromage du soir, vous retirez des calories au compteur et ainsi de suite. On retombe donc sur un apport énergétique réduit donc potentiellement une perte de poids. Mais cela sous-entend que vous mangiez exactement la même chose qu’avant mais version light. Et malheureusement ce n’est pas le cas.

Le premier point à détailler selon moi c’est le fait qu’à long terme les édulcorants seraient responsables d’une augmentation de l’appétit donc d’une augmentation de la prise alimentaire.

En pratique qu’est-ce que ça veut dire ? Et bien que les calories retirées par la consommation de produits dans leur version light sont récupérées par des prises alimentaires plus importantes. Vous mangez des choses moins caloriques mais vous en mangez plus. Donc au final ça fini par se valoir.  Et dans certains cas on observe même une augmentation du nombre de calories consommées et donc une prise de poids. En d’autres termes les édulcorants pourraient dans certains cas favoriser l’épidémie qu’ils visaient à réduite. Un peu dommage quand même.

Comment ça s’explique ? Et bien premièrement il faut comprendre qu’un édulcorant a pour but de leurrer votre cerveau en lui faisant croire que son envie de sucre et de calories a été assouvie par l’apport d’un aliment sucré. Et si ça marche assez bien sur le cerveau, pour le corps on est plutôt sur une réponse du genre : « les calculs sont pas bons cerveau ! Tu me dis de me préparer à recevoir des calories mais elles arrivent jamais ! » Et oui …  Pas bête le corps ! Et ce désaccord a pour conséquence de perturber l’équilibre sucre-énergie du cerveau. le cerveau ne dispose plus d’informations fiables sur la consommation énergétique. Le corps réclame ces calories promises par le cerveau ce qui engendre à moyen terme une sensation de faim permanente, des envies de sucres de plus en plus fréquentes car le corps sait que les produits sucrés contiennent beaucoup de calories assimilables rapidement et va naturellement vous pousser vers ces produits là, du grignotage et des prises alimentaires augmentées pour assouvir ses pulsions de plus en plus fortes et finalement, la prise de poids.

L’équilibre sucre-énergie qu’est-ce que c’est ?

Pour le comprendre il faut déjà parler du circuit de la récompense qui est également altéré dans le cas de consommation de faux sucres comme on a l’habitude de les appeler plus familièrement. En fait, quand vous mettez en bouche des édulcorants ou du sucre de table donc du sucre calorique, l’activation au niveau du cerveau est la même, en revanche elle est différente au niveau du circuit de la récompense qui joue un rôle majeur dans le comportement alimentaire.

Le circuit de la récompense c’est quoi ?

Et bien de façon innée le comportement de l’Homme est régi pour répondre à des besoins qui entraîne une récompense quand ce besoin est satisfait. Du coup, les besoins nécessaires à la survie de l’espèce comme manger sont récompensés par des sensations de plaisir et de satisfaction. Ce qui va donner à l’individu envie d’y revenir. C’est donc essentiel à la survie. Et pour ça pas besoin d’être un animal aussi développé que nous. C’est un phénomène que l’on a aussi pu observer chez le rat par exemple. Et plus l’aliment et le repas sont appréciés, plus j’avais faim avant de le manger et plus ma satiété est grande, plus la récompense est forte. Ces sensations de plaisir vont être stockées dans notre mémoire. Et par la suite il suffira simplement de penser ou de voir un aliment pour ressentir du plaisir par anticipation.

Les édulcorants artificiels activent également les centres de la récompense dans le cerveau, et modifient le ressenti au goût sucré. En fait le cerveau reçoit l’information du goût sucré mais ne retrouve pas celle habituellement associées, celles des calories qui jusque-là venaient forcément avec ce goût sucré. C’est pour cela qu’on dit que l’équilibre sucre-énergie est rompu. Et lorsque cela dure à moyen terme le cerveau procède à un étalonnage. En gros il se dit ah bon ok maintenant quand je reçois ce stimuli de goût sucré ça correspond à tant de calories. Donc très peu dans le cas d’édulcorants. Donc pour atteindre ses besoins énergétiques le cerveau vous pousse à consommer plus de produits. Et c’est encore pire quand vous revenez à des aliments naturels puisque l’équilibre sucre-énergie est déréglé votre corps va vous pousser à la consommation bien plus que nécessaire étant resté à l’équilibre proposé par les édulcorants.

Pour continuer dans les explications sachez que beaucoup d’études scientifiques sont réalisées sur les différents édulcorants et chacun d’eaux peut avoir des conséquences différentes. Pour l’aspartame par exemple, très utilisé dans les boissons sans sucre, plusieurs phénomènes ont pu être mis en évidence chez la souris ainsi que chez l’Homme. Je vais essayer d’être le plus claire possible car c’est un sujet un peu plus technique mais très facile à comprendre. Les chercheurs ont constaté qu’un métabolite de l’aspartame -la phénylalanine- bloque une enzyme intestinale appelée la phosphatase alcaline intestinale. Bon Tiffany tu as dit que tu faisais simple et là y a déjà 3 mots incompréhensibles. Pour faire simple la consommation d’aspartame bloquerait le travail d’une enzyme intestinale qui joue un rôle essentiel dans la prévention de l’obésité, du diabète et du syndrome métabolique. Les chercheurs pensent que l’aspartame bloquerait les effets bénéfiques de cette enzyme à hauteur de 50%. Quand je vous disais que c’est simple à comprendre. Pas d’édulcorant pas de blocage et l’enzyme peut jouer son rôle protecteur à 100%, présence d’édulcorant hop il vient embêter notre petite enzyme dans son rôle protecteur. 

Pour terminer je voudrais mettre en lumière les dernières données concernant l’impact de la consommation d’édulcorants sur la flore intestinale. Des chercheurs ont étudiés sur des souris et des personnes volontaires, l’impact des édulcorants artificiels sur la composition de la flore intestinale ainsi que la capacité à utiliser le glucose. Les chercheurs supposent que certaines bactéries de la flore intestinale pourraient interagir avec les composés chimiques qui forment les édulcorants et qui ne sont pas absorbés par l’intestin. Ces interactions favoriseraient des réactions inflammatoires à l’origine de troubles métaboliques comme l’intolérance au glucose ou le diabète. En allant plus loin dans leur étude, ils ont pu mettre en évidence des effets toxiques de certains édulcorants sur les bactéries de la flore intestinale, notamment l’aspartame (E951), le sucralose (E955), la saccharine (E954), le néotame (E961), l’advantame (E969), et l’acésulfame K (E950). Sauf qu’aujourd’hui nous le savons, un déséquilibre de la flore intestinal joue un rôle dans la prévalence de l’obésité et du diabète.

En conclusion je tiens tout de même à préciser que les édulcorants restent un sujet compliqué à traiter. De nombreuses études se contredisent sur de nombreux résultats et il est encore aujourd’hui difficile de connaitre tous les mécanismes physiologiques et risques liés à la consommation d’édulcorants. D’autres études plus protocolaires pour certaines devront être menées chez l’Homme pour nous aider à y voir plus clair. D’autres recherches sont déjà en cours, notamment sur les effets potentiels des autres aliments consommés en même temps que les édulcorants. Enfin on n’a pas fini d’en entendre parler. Sachez que c’est comme toujours une question d’équilibre. Une consommation occasionnelle ne posera pas de problème. Quant aux édulcorants naturels comme la stévia, très en vogues en ce moment, des études sont également toujours en cours sur de potentiels effets secondaires.  Mais dans tous les cas, sachez que plus vous consommerez de sucres plus vous aurez envie d’en manger. Et les édulcorants ne vous aident pas à vous détacher de cet attrait. Pour diminuer cette dépendance au goût sucré il est important de vous en détacher petit à petit tout en conservant des produits naturels. Utilisez du miel, de la cannelle ou de la vanille par exemple qui naturellement donne un bon petit goût très doux. Recherchez par tous les moyens un ersatz de sucre ne fera que déplacer le problème en en créant de nouveaux. Vous ne pouvez pas leurrer votre corps. Et quand bien même vous essayeriez il trouvera toujours un moyen de vous amener à ses fins. Dans le but de survire tout simplement.

Pour les diabétiques, la consommation d’édulcorants pour réduire l’apport en sucres ne fait pas parti des solutions proposées par les prises en charge diététiques, encore moins chez Maïa Baudelaire. Au contraire, prendre conscience des quantités de sucres consommées et leurs effets sur la glycémie est essentiel à la bonne gestion de la maladie. N’oubliez pas que le « régime » pour diabétique est une alimentation équilibrée, ni plus ni moins. Il n’y a donc pas d’interdit alimentaire, juste un équilibre à trouver.

Sachez que chez Maïa Baudelaire nous avons l’habitude de prendre en charge des clients souhaitant diminuer leur consommation de sucre et n’y parvenant pas seul. Si vous avez des questions n’hésitez pas à nous rejoindre sur notre site internet et nous poser vos questions via le chat en ligne gratuit. Nous vous répondons en direct du lundi au samedi de 10h à midi.

J’en ai terminé pour ce podcast. Si vous voulez nous proposer des sujets n’hésitez pas à venir sur instagram sur le compte @maiabaudelaire. Je vous attends là bas et vous dit à très vite pour un nouveau sujet nutrition.

Bye bye


Une question ? Besoin d’être conseillé ?
Contactez votre nutritionniste chez Maïa Baudelaire au :
01 47 36 00 98
(Du lundi au vendredi de 9h à 18h)


Tiffany, Diététicienne-Nutritionniste, chez Maïa Baudelaire 

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