LES IDEES RECUES EN NUTRITION – EPISODE 1


 


Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur la chaîne de podcast de la Méthode de Maïa Baudelaire !

Je suis Constance, diététicienne-nutritionniste, et je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui pour le premier épisode d’une série de podcasts qui, je l’espère, remettra dans le droit chemin certaines de vos réflexions sur l’alimentation.

Et oui, j’ai donc décidé d’enregistrer plusieurs épisodes sur les idées reçues en nutrition. Comment cette idée m’est venue ? Et bien tout simplement en écoutant mes clients parler en consultation, en tendant l’oreille dans les transports en commun, en discutant avec ma famille et mes amis, et puis surtout en lisant des posts instagram ou facebook d’influenceurs connus qui n’ont parfois pas peur de raconter beaucoup de bêtises.

Je me suis dit : « non, non, non, ce n’est pas possible que l’on pense encore ça aujourd’hui ! ». Et du coup, j’ai décidé de vous donner mon avis, et surtout de vous expliquer pourquoi certaines croyances ont la dent dure en nutrition.

Aujourd’hui nous allons donc partir pour 5 idées reçues en alimentation, et je vous invite évidemment à vous rendre sur nos réseaux sociaux pour nous partager vos idées si jamais vous en avez d’autres pour les épisodes suivants.

On est parti !

1. Manger des féculents le soir, ça fait grossir

Bon, je crois que je me devais de commencer par cette fameuse croyance. En 2020, je l’entends encore biiiien trop régulièrement, et à chaque fois, ça me fait grimacer toujours autant.

Et pourtant, cette grimace finit toujours en sourire rassurant, parce que sachez que si vous pensez ça, et même si vous êtes tombé dans le panneau de chacune des idées reçues dont nous allons parler aujourd’hui, vous n’y êtes pour rien. Et ouiii, il faut bien que vous l’ayez entendu quelque part cette information, et que vous l’ayez entendu encore et encore pour y croire si fort. Et croyez-moi, certains sont très doués dans l’art de la persuasion et dans la recherche d’arguments farfelus.

Quoiqu’il en soit, vous vous en doutez, mais NON, manger des féculents le soir, ça ne fait pas grossir, voire même, je dirai que cela n’empêche pas de maigrir !

Alors pourquoi est-ce qu’on a longtemps pensé ça ? Et bien tout simplement parce qu’un jour, quelqu’un a dit que tout ce que l’on mangeait le soir était susceptible d’être stocké sous forme de gras pendant la nuit parce que la nuit on ne se dépensait pas physiquement. Et pour je ne sais quelle raison, ce sont les féculents qui ont été mis au piquet.

Et bien sachez que… c’est faux !

Pour commencer, la première et principale chose à savoir, c’est qu’aucun ; je répète, aucun ; aliment isolé ne fait grossir. Ni maigrir d’ailleurs. Et encore moins les féculents, qui sont la principale source d’énergie de notre organisme. C’est l’excès de féculents, tout comme l’excès de matières grasses ou même l’excès de n’importe quoi, qui peut entraîner un surplus calorique, et donc une éventuelle prise de poids sur le long terme. Et cela que votre excès soit fait le midi ou le soir : on-s’en-fiche ! En fait, retenez juste que c’est le surplus calorique qui vous fait prendre du poids. Donc si vous mangez tous vos apports avant 17h et que vous êtes en surplus calorique, vous aurez beau ne rien manger le soir, vous allez quand même finir par prendre du poids. Par contre, si vous avez des apports en équilibre avec vos besoins, et que ces apports sont étalés sur toute la journée, avec des féculents le matin, le midi ET le soir, du moment que vous êtes en équilibre calorique, pas de problème !

Et sachez que les féculents vous aideront même à mieux dormir, oui oui ! Ils contiennent du tryptophane, un petit acide aminé à l’origine de la production de la sérotonine, l’hormone du bien-être, mais aussi et surtout la mélatonine, l’hormone du sommeil.

Et étant la principale source d’énergie de votre organisme, les féculents vous éviteront aussi une bonne fringale sur les coups de minuit avant d’aller dormir, et donc les potentiels grignotages associés.

Deuxième point aussi à souligner : la nuit, vous n’êtes pas morts. Ah bon ? Vous ne le saviez pas ? Et bien moi je vous le dis ! haha Du coup, certes, vous ne bougez pas, mais votre corps fait tout un travail de réparation et de récupération qui nécessite aussi de l’énergie.

N’oubliez pas non plus qu’en diabolisant une famille d’aliments, vous vous créez des petites cases. Vous savez ces petites cases d’aliments « bons » ou d’aliments « mauvais ». Et ces petites cases, elles finissent petit à petit par prendre de plus en plus de place, et par devenir des grandes cases bien remplies. Et c’est à ce moment-là que l’on peut tomber dans une restriction cognitive importante, se priver d’aliments, et être dans la frustration.

Alors vive le pain, vive les pâtes, le matin, le midi, au gouter, et le soir !!

2. Si je veux maigrir, je dois arrêter le « gras »

Je crois que c’est la deuxième idée reçue que j’ai le plus entendu en consultation. Lorsque je demande à mes clients avec quelle matière grasse ils cuisinent, ils ont tendance à me répondre, tous fiers : « oh, je n’en mets pas, j’essaie vraiment de faire attention au gras ».

Et ma réponse c’est « euh oui mais… pourquoi ? ». Et souvent on me répond « bah, pour éviter de grossir encore plus voyons ».

Et bien Mesdames et Messieurs sachez que vous allez pouvoir ressortir la bouteille d’huile du placard poussiéreux, parce que non, je ne dirais pas que le gras « c’est la vie » comme certains, mais au moins que cela a le mérite d’exister dans la vie, oui oui !

Les matières grasses, donc l’huile, le beurre, la crème, la margarine, la crème de coco etc… sont riches en un nutriment appelé les lipides. Les lipides sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme. Alors bien-sûr, on retrouve aussi des lipides dans les viandes, poissons, œufs, ou encore dans les produits laitiers, mais pas en quantité suffisante pour couvrir tous nos besoins.

Il est donc très important, que vous vouliez perdre du poids ou non, de continuer à consommer des matières grasses, car les lipides sont à la base de la structure de vos cellules, mais participent aussi à la santé de votre système hormonal ou encore au transport de certaines vitamines.

Alors oui, je sais, les matières grasses, c’est vite calorique puisque 1 cuillère à soupe d’huile, c’est déjà 90kcal, donc on a tendance à se dire qu’en les enlevant on fait des économies de calories, mais à quel prix ? Celui de la santé ? Hmm… N’oubliez vraiment pas une chose essentielle : si vous souhaitez améliorer vos habitudes alimentaires, c’est avant tout pour votre santé que vous devez le faire. La perte de poids n’est qu’une conséquence du bien que vous faites à votre corps. Mais en supprimant des familles d’aliments, et cela vaut pour les matières grasses, mais aussi pour les féculents que l’on a vu précédemment, vous êtes loin de faire du bien à votre corps ! Vous le mettez en état de stress avec pour seul objectif de perdre du poids ? Et bien retenez simplement que le corps finit toujours par gagner… et que malheureusement vous n’atteindrez pas vos objectifs, et en plus vous finirez éventuellement par vous créer d’autres soucis de santé. Alors on ne cherche pas la facilité pour perdre vite du poids, et on fait les choses correctement pour que cela dure dans le temps, et pour accompagner notre corps en toute bienveillance.

Pour en revenir aux matières grasses, elles peuvent donc être un peu réduites si vous en surconsommiez avant votre rééquilibrage alimentaire, mais en aucun cas supprimées. Apportez donc un peu de matières grasses à chaque repas pour l’assaisonnement de vos plats, en variant les sources régulièrement pour profiter de leurs bienfaits respectifs, parce que oui, toutes les sources ne se valent pas d’un point de vue de la qualité nutritionnelle, et surtout, chaque source apporte des types de lipides différents. Vous verrez que vous perdrez du poids en étant en meilleure forme.

3. Le petit-déjeuner est le repas du roi

Qui n’a pas entendu le fameux « petit-déjeuner de roi, déjeuner du prince et souper du pauvre » ? Personne ! C’est ce que toutes nos grands-mères nous disaient à peine sortis du lit, et pourtant, il semblerait que les temps aient changé.

Et pour cause, tout dépend en fait de votre rythme, de votre mode de vie, et de votre appétit matinal. N’oubliez pas que vous êtes tous uniques et que le meilleur rythme alimentaire est celui qui vous convient au quotidien.

Il n’est donc pas forcément nécessaire de prendre un petit-déjeuner super copieux pour être en pleine forme. Parfois, un petit-déjeuner peu volumineux mais complet suffit, et parfois même, le petit-déjeuner est décalé dans la matinée vers 10h-10h30 le temps d’avoir faim. L’idée est de rester à l’écoute de votre corps et de manger quand vous en ressentez le besoin. Si vous avez un rythme décalé et que votre repas le plus copieux est le soir, et bien c’est ok, puisque cela correspond à votre rythme !

Mais si vous avez justement des difficultés à caler tous vos repas dans votre emploi du temps un peu chargé, ou parce que vous avez un rythme particulier et que vous ne savez pas comment vous organiser, et bien vous savez que nos coachs diététiciennes-nutritionnistes sont là pour vous guider au quotidien grâce à des programmes nutritionnels 100% sur-mesure. Si cela vous intéresse, toutes les informations sont disponibles sur le site maiabaudelaire.com. Et sachez qu’en ce moment, nous vous offrons un bilan nutritionnel de 30 min pour tout téléchargement de notre application gratuite Maia Coach. Donc moi je dis ça, je dis rien, mais je pense que ça peut valoir le coup d’aller faire un tour…

Quoiqu’il en soit, pour en revenir à nos moutons, et plus précisément ici au petit-déjeuner, prenez-en un copieux si vous en ressentez le besoin pour attaquer la journée du bon pied, ou un un peu plus léger avec éventuellement une collation matinale pour compléter si vous avez un peu plus de mal avec les tartines beurrées au saut du lit. L’important c’est de ne pas se laisser mourir de faim en attendant l’heure du déjeuner sous prétexte que sauter le petit-déjeuner fait maigrir ou qu’il est 10h et que l’on peut bien attendre 2h, ou au contraire de se forcer à prendre un énorme petit-déjeuner parce qu’on a dit que c’était le repas du roi.

4. L’hiver approche, je dois manger plus riche pour faire face au froid !

Je me suis dit que cela pourrait être intéressant de parler de cette idée reçue-là avant l’arrivée de l’hiver, qui va pointer le bout de son nez plus vite qu’on ne le croit.

Et je vous vois ceux qui pensent devoir manger plus l’hiver pour braver le froid. Mais non, vous ne pourrez pas utiliser cette excuse cet hiver pour abuser des raclettes et des chocolats chauds chantilly, car il me semble que nous sommes en 2020, et non plus dans les années 1900. Donc si vous voulez manger une raclette ou vous faire un petit chocolat chaud et bien en fait, pas besoin d’excuse, vous pouvez bien vous faire plaisir de temps en temps 

En tout cas, finies les maisons mal isolées, et le travail dans les champs ou en extérieur même en plein mois de décembre.

Pour la plupart d’entre nous, nous sommes chaudement blottis dans des bureaux surchauffés, et nous n’avons à braver le froid que pour marcher jusqu’au métro, lui aussi chauffé, emmitouflés dans une doudoune triple épaisseur et une grosse écharpe en laine.

Bon allez, je me moque un peu de vous, ne m’en voulez pas ! Mais cette croyance vient justement du fait qu’autrefois, les populations étaient bien plus exposées au froid, et quand il est question de maintenir une température corporelle autour de 37°C pendant plusieurs heures et qu’à l’extérieur il fait plutôt -10°C, et bien ça consomme beaucoup d’énergie !

Pour l’hiver 2020, je dirais plutôt que c’est votre système immunitaire qui doit être boosté pour faire face à tous les petits virus auxquels nous sommes plus sensibles quand il fait froid.

Misez donc plus que jamais sur les fruits et les légumes de saison, les produits céréaliers bruts, les légumineuses, les viandes et poissons maigres et évitez de surcharger votre corps avec des tonnes de charcuterie et de fromage fondu.

5. Boire pendant les repas, ce n’est pas bon pour ma santé

Et on finit avec une dernière croyance que je comprends un petit peu moins mais que j’ai encore entendu dernièrement donc que j’ai décidé de mettre dans ce premier volet de la série. En effet, il paraitrait que boire pendant les repas soit mauvais pour la santé.

En faisant des petites recherches sur l’origine de cette idée reçue, j’ai en fait découvert que beaucoup affirment que boire pendant le repas entraînerait des ballonnements et perturberait la digestion car diluerait les sucs digestifs et empêcherait leur bonne efficacité.

Et bien la seule chose que je pourrais répondre à cela c’est : « apprenez à nuancer vos propos chers informateurs ».

En effet, boire de grosses quantités d’eau pendant le repas n’est pas spécialement préconisé. Mais pas pour ce que l’on croit ! Tout simplement parce que cela remplit l’estomac alors que l’on est en train de manger. Si on remplit l’estomac de beaucoup d’eau, on a donc forcément moins de place pour les aliments, et donc cela limite la prise alimentaire. Alors je veux bien que ce soit utilisé fréquemment comme moyen « coupe-faim », mais en fait non… je ne veux pas ! Je vous avoue même que je ne suis pas fan de cette méthode, voire pas fan du tout.

Ensuite, ne pas boire du tout pendant le repas hmm… pourquoi pas ! Mais seulement si vous buvez suffisamment en dehors des repas, soit 1,5 à 2L d’eau.

Du coup si vous avez un peu suivi mon raisonnement, rien ne vous empêche de boire 1 ou 2 verres d’eau pendant le repas, ne serait-ce que pour vous rincer la bouche entre le plat et le dessert, ou pour vous humidifier la bouche entre plusieurs bouchées.

Il semblerait même qu’une petite quantité d’eau bue au cours des repas permette d’améliorer la digestion, en complément d’un repas pris avec calme, et d’une bonne mastication, en aidant à l’avancée du bol alimentaire tout le long du tube digestif. L’idéal est évidemment de boire par petites gorgées, tout au long du repas et d’éviter d’avaler d’une traite 3 grands verres d’eau.

Et voilà pour ce premier épisode ! J’espère qu’il vous a plu et qu’avec tous ces arguments vous pourrez clouer le bec de tous ceux qui veulent vous donner des conseils sans fondements réels.

En attendant le prochain épisode de la série, je vous invite à aller écouter tous les autres podcasts de la chaîne pour en apprendre plus sur le diabète, la pleine conscience, ou même sur le microbiote ! A très vite pour de nouvelles infos nutritionnelles.


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Constance, Diététicienne-Nutritionniste, chez Maïa Baudelaire

Maïa Baudelaire

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